Original English Article: On Anatta (No-Self), Emptiness, Maha and Ordinariness, and Spontaneous Perfection
Also See: (French) Nature de Bouddha n'est PAS "Je Suis" - Buddha Nature is NOT "I Am"
New Translation
Sur l’Anatta (Non‑Soi), la Vacuité, le Maha et l’Ordinarité, et la Perfection Spontanée
Voir aussi : Les Sept Étapes de l’Éveil de Thusness/PasserBy
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Voir également :
Deux types de contemplation non‑duelle après I AM
+A et –A Vacuité
(Dernière mise à jour : 14 mars 2009)
Article rédigé par : Thusness/PasserBy
Je me demande pourquoi, mais dernièrement, le sujet de l’anatta n’a cessé d’apparaître sur les forums. Peut‑être que les « conditions » (yuan) sont réunies. :-) Je vais simplement noter quelques réflexions sur mes expériences de « non‑soi ». Un partage décontracté, rien d’autoritaire.
Les deux strophes ci‑dessous ont été essentielles pour me conduire à l’expérience directe du non‑soi. Bien qu’elles semblent transmettre la même chose à propos de l’anatta, méditer sur ces deux strophes peut produire deux aperçus expérientiels très différents – l’un portant sur l’aspect vacuité et l’autre sur l’aspect luminosité non‑duelle. Les aperçus qui émergent de ces expériences sont très éclairants, car ils contredisent fortement notre compréhension ordinaire de ce qu’est la conscience.
Il y a pensée, pas de penseur
Il y a audition, pas d’auditeur
Il y a vision, pas de voyant
Dans la pensée, seulement des pensées
Dans l’audition, seulement des sons
Dans la vision, seulement des formes, des contours et des couleurs.
Avant d’aller plus loin, il est absolument essentiel de savoir qu’il est impossible de comprendre correctement ces strophes par inférence, déduction ou induction logiques. Non pas qu’il y ait quelque chose de mystique ou de transcendant dans ces vers, mais simplement parce que le bavardage mental est une « mauvaise approche ». La bonne technique passe par la vipassanā (vision pénétrante) ou toute autre forme d’observation directe et attentive qui permet de voir les choses telles qu’elles sont. Petite remarque : cette façon de connaître devient naturelle lorsque l’aperçu non‑duel mûrit ; avant cela, elle peut demander un certain « effort ».
Sur la première strophe
Les deux expériences les plus évidentes issues de ce premier aperçu de la première strophe sont l’absence de sentiment d’agir (non‑agentivité) et l’aperçu direct de l’absence d’agent. Ces deux expériences sont essentielles pour ma phase 5 des sept phases d’aperçus.
- L’absence de sentiment d’agir qui relie et coordonne les expériences.
Sans le « je » qui relie, les phénomènes (pensées, sons, sensations, etc.) apparaissent tels des bulles, flottant et se manifestant librement, spontanément et sans limite. Avec l’absence du sentiment d’agir vient aussi un profond sentiment de liberté et de transparence. C’est paradoxal, mais expérientiellement vrai. Nous ne comprendrons pas correctement si nous maintenons fermement une vision « inherente ». Il est étonnant de voir comment cette vue inhérente nous empêche de voir la liberté comme absence d’agent, l’interdépendance et l’interconnexion, la luminosité et la présence non‑duelle.
- L’aperçu direct de l’absence d’agent.
Dans ce cas, il y a reconnaissance directe qu’il n’y a « aucun agent ». Juste une pensée, puis une autre. Ainsi, c’est toujours la pensée qui observe la pensée plutôt qu’un observateur qui observe la pensée. Toutefois, l’essentiel de cette réalisation est orienté vers une expérience libératrice spontanée et une vague intuition de la nature vide des phénomènes – c’est‑à‑dire leur caractère éphémère et insubstantiel, semblable à des bulles. À ce stade, nous ne devons pas mal comprendre et croire que nous avons entièrement réalisé la nature vide des phénomènes et de la conscience, bien qu’il soit tentant de le penser. :-)
Selon les conditions de chacun, il n’est peut‑être pas évident que « c’est toujours la pensée qui observe la pensée plutôt qu’un observateur qui observe la pensée » ou que « l’observateur est cette pensée ». Parce que cet aperçu est crucial et qu’on ne peut se permettre d’erreur sur le chemin de la libération, je ne peux m’empêcher, avec un ton quelque peu irrespectueux, de dire :
Aux maîtres qui enseignent :
« Laissez les pensées surgir et se dissiper,
Voyez le fond comme un miroir parfait et restez inaffectés. »
Avec tout le respect dû, ils n’ont fait que « blablater » quelque chose d’agréable mais d’illusionné.
Plutôt :
Voyez qu’il n’y a personne derrière les pensées.
D’abord, une pensée, puis une autre.
Avec l’approfondissement de l’aperçu, il sera révélé plus tard :
Toujours simplement ceci, Une Pensée !
Non‑naissante, lumineuse et pourtant vide !
Et tel est le but de l’anatta : voir à fond que ce « fond » n’existe pas en réalité. Ce qui existe est un flux, une action ou karma. Il n’y a ni agent ni rien qui soit fait, il y a seulement le faire ; ni méditant ni méditation, seulement la méditation. Du point de vue du lâcher‑prise, « un observateur observant la pensée » crée l’impression qu’un observateur permet aux pensées de surgir et de se dissiper tout en demeurant inaffecté. C’est une illusion ; c’est « tenir » déguisé en « laisser aller ». Lorsque nous réalisons qu’il n’y a pas de fond depuis le début, la réalité se présente comme un lâcher‑prise total. Avec la pratique, l’« intention » s’amenuise à mesure que l’aperçu mûrit, et le « faire » est progressivement vécu comme un simple déroulement spontané, comme si l’univers faisait le travail. Avec quelques indications issues de la coproduction conditionnée (pratītya‑samutpāda), nous pouvons alors pénétrer plus avant et voir ce déroulement comme une simple expression de tout interagissant avec tout, venant à l’existence. En fait, si nous ne réifions pas « univers », c’est simplement cela – une expression d’apparition interdépendante qui est juste, où que ce soit et quand ce soit.
Comprenant cela, la pratique consiste simplement à s’ouvrir à ce qui est.
Car ce simple déroulement est juste, où que ce soit et quand ce soit.
Bien qu’aucun lieu ne puisse être appelé maison, partout est maison.
Lorsque l’expérience mûrit dans la pratique de la grande aisance,
L’expérience est Maha ! Grande, miraculeuse et bienheureuse.
Dans les activités mondaines de voir, manger et goûter,
Exprimé poétiquement, c’est comme si l’univers entier méditait.
Tout ce qui est dit et exprimé n’est vraiment que différentes saveurs
De ce tout de tout surgissant en interdépendance,
Comme ce moment de scintillement éclatant.
À ce stade, il devient clair que le phénomène transitoire se déroule déjà de manière parfaite ; il déroule ce qui doit être déroulé, manifeste ce qui doit être manifesté et se résorbe quand il est temps de partir. Il n’y a aucun problème avec cet événement transitoire ; le seul problème est d’avoir un « miroir supplémentaire », une réification due au pouvoir d’abstraction de l’esprit. Le miroir n’est pas parfait ; c’est le phénomène qui est parfait. Le miroir semble parfait seulement du point de vue dualiste et inhérent.
Notre vision inhérente et dualiste profondément ancrée a très subtilement et à notre insu personnifié l’« aspect lumineux » en un observateur et rejeté l’« aspect vacuité » dans le phénomène transitoire. Le défi clé de la pratique est alors de voir clairement que luminosité et vacuité sont une et inséparables, qu’elles n’ont jamais été et ne peuvent jamais être séparées.
### Sur la deuxième strophe
Pour la deuxième strophe, l’accent est mis sur le caractère vif et immaculé des phénomènes transitoires. Pensées, sons et tout ce qui est éphémère sont indissociables de la Conscience. Il n’y a aucune scission expérimentant‑expérience ; seulement une expérience spontanée, fluide, surgissant comme penseur/pensées, auditeur/sons, ressenteur/ressentis, etc. Dans l’audition, l’auditeur et le son ne font qu’un, indiscernablement. Quiconque connaît l’expérience « I AM », ce pur sentiment d’existence, cette puissante expérience de présence qui rend tout si réel, sait qu’elle est inoubliable. Lorsque l’arrière‑plan disparaît, tous les phénomènes d’avant‑plan se révèlent comme Présence. C’est comme si toute expérience devenait naturellement « vipassanique », ou simplement nue dans la conscience. Du sifflement de l’ordinateur au grondement du train MRT en mouvement, de la sensation lorsque le pied touche le sol, toutes ces expériences sont d’une clarté cristalline, ni plus ni moins « I AM » que « I AM ». La Présence est toujours pleinement présente, rien n’est nié. :-)
La division sujet‑objet n’est qu’une supposition.
Ainsi, quelqu’un renonçant et quelque chose à quoi renoncer est illusion.
Lorsque le soi devient de plus en plus transparent,
De même les phénomènes deviennent de plus en plus lumineux.
Dans la transparence totale, tout ce qui se produit est d’une clarté limpide.
Évidence partout, vitalité partout !
Il deviendra alors évident que seule la vision dualiste profondément ancrée obscurcit notre aperçu de ce fait expérientiel. Dans l’expérience réelle, il n’y a que la clarté cristalline du phénomène se manifestant. Lorsque cette expérience mûrit, le corps‑esprit se dissout en pure luminosité non‑duelle et tous les phénomènes sont compris expérientiellement comme la manifestation de cette présence lumineuse non‑duelle – l’aperçu clé menant à la réalisation que « Tout est Esprit ».
Ensuite, sans se laisser trop submerger ni revendiquer plus que nécessaire, il faut enquêter plus avant. Cette luminosité non‑duelle présente‑t‑elle des caractéristiques de nature propre indépendantes, immuables et permanentes ? Un pratiquant peut encore rester bloqué quelque temps, solidifiant la présence non‑duelle à son insu. Cela laisse l’empreinte du « miroir unique » décrite dans la phase 4 de mes sept phases d’aperçus. Bien que l’expérience soit non‑duelle, l’aperçu de la vacuité n’est pas encore là. Le lien dualiste s’est certes suffisamment relâché, mais la vue « inhérente » reste solide.
Lorsque le « sujet » disparaît, l’expérience devient non‑duelle, mais nous oublions « l’objet ». Quand l’objet est également vidé, on voit le Dharmakāya. Voyez clairement que, dans le cas d’un « sujet » d’abord pénétré, il ne s’agissait que d’une étiquette rassemblant les cinq agrégats ; tandis que, pour le niveau suivant à nier, c’est la Présence même que nous vidons – non pas une étiquette, mais la présence non‑duelle elle‑même.
Pour les pratiquants bouddhistes sincères ayant mûri l’aperçu non‑duel, ils peuvent se demander pourquoi le Bouddha a tant insisté sur la coproduction conditionnée si la présence non‑duelle est finale. L’expérience reste védantique, plus « Brahman » que « Śūnyatā ». Cette « solidité de la présence non‑duelle » doit être brisée à l’aide de la coproduction conditionnée et de la vacuité. En comprenant cela, un pratiquant peut alors progresser et reconnaître la nature vide (dépendamment originaire) de la présence non‑duelle. C’est un affinement supplémentaire de l’expérience d’anatta selon la première strophe.
Quant aux pratiquants de « I AMness », il est courant qu’après l’aperçu non‑duel ils demeurent dans la présence non‑duelle. Ils trouvent de la joie à « couper du bois, porter de l’eau » et « le printemps vient, l’herbe pousse d’elle‑même ». Difficile d’insister davantage ; l’expérience semble finale. Espérons qu’un « yuan » (condition) surgira pour que ces pratiquants voient cette marque subtile qui empêche de voir.
### Sur la Vacuité
Si nous observons une pensée et demandons où naît‑elle, comment surgit‑elle, quelle est la « pensée », la pensée révélera que sa nature est vide – vivement présente et pourtant totalement in‑localisable. Il est très important de ne pas inférer, penser ou conceptualiser, mais de ressentir avec tout notre être cette « impréhensibilité » et cette « in‑localisabilité ». Elle semble résider « quelque part » mais il est impossible de la localiser. Ce n’est qu’une impression d’être « là » mais jamais « là ». De même, l’« ici‑ité » et le « maintenant‑ité » ne sont que des impressions formées par des sensations, agrégats de causes et conditions, rien d’intrinsèquement « là » ; tout aussi vides que le « soi‑ité ».
Cette nature impréhensible et in‑localisable n’est pas seulement propre à la « pensée ». Toutes les expériences ou sensations sont ainsi – vivement présentes mais insubstantielles, impréhensibles, spontanées, in‑localisables.
Si nous observons une fleur rouge, si vive, claire et juste devant nous, la « rougeur » semble « appartenir » à la fleur, mais en réalité il n’en est rien. La vision du rouge ne se manifeste pas chez toutes les espèces animales (les chiens ne perçoivent pas les couleurs) pas plus que la « rougeur » n’est un attribut inhérent de l’esprit. Si l’on pouvait disposer d’une « vision quantique » pour examiner la structure atomique, on ne trouverait nulle part l’attribut « rougeur », seulement presque entièrement de l’espace/vide sans formes ni contours perceptibles. Quelles que soient les apparences, elles surgissent en dépendance et sont donc vides de toute existence inhérente ou d’attributs fixes, formes, contours ou « rougeur » – simplement lumineuses et vides, de pures apparences sans existence intrinsèque/ objective.
De même, debout devant un brasier ardent, tout le phénomène de « feu », la chaleur brûlante, toute la sensation de « chaud », si vivement présente et semblant si réelle, mais lorsqu’on l’examine, elle n’est pas non plus intrinsèquement « là » – elle se manifeste seulement lorsqu’il y a les conditions adéquates. Il est étonnant de voir comment les vues dualistes et inhérentes ont enfermé l’expérience sans couture dans une construction qui‑où‑quand.
Toutes les expériences sont vides. Elles sont comme des fleurs de ciel, comme une peinture à la surface d’un étang. Il n’y a aucun moyen de pointer un moment d’expérience et de dire ceci est « dedans » et cela « dehors ». Tout le « dedans » est comme le « dehors » ; pour la conscience, l’expérience sans couture est tout ce qu’il y a. Ce n’est pas le miroir ou l’étang qui importe mais le processus, semblable à une illusion, du tableau miroitant à la surface de l’eau ; comme un rêve, mais pas un rêve. Voilà le terrain de toutes les expériences.
Pourtant, cette nature « impréhensible et in‑localisable » n’est pas tout ; il y a aussi ce Maha, ce sentiment vaste sans frontières d’« interconnexion ». Quand une personne frappe une cloche, la personne, le bâton, la cloche, la vibration de l’air, les oreilles et soudain l’apparition magique du son – « Tongsss… résonnant… » – forment un seul événement continu, une seule expérience. Quand on respire, c’est simplement ce souffle entier ; toutes les causes et conditions se rassemblent pour donner lieu à cette sensation complète de respiration, comme si l’univers entier respirait. L’importance de cette expérience Maha n’est pas dans les mots ; à mon avis, sans cette expérience, il n’y a pas de véritable expérience d’interconnexion, et la présence non‑duelle est incomplète.
L’expérience de notre nature vide est très différente de celle de l’unité non‑duelle. La « distance », par exemple, est surmontée dans l’unité non‑duelle par la clairvoyance de l’aspect illusoire de la division sujet/objet, ce qui aboutit à une seule présence non‑duelle. C’est voir tout comme simplement « Ce‑ci » ; mais faire l’expérience de la Vacuité rompt la limite par sa nature vide, impréhensible et in‑localisable.
Il n’y a pas besoin d’un « où‑lieu », ni d’un « quand‑temps », ni d’un « qui‑je » lorsque nous pénétrons profondément cette nature. En entendant un son, le son n’est ni « à l’intérieur » ni « à l’extérieur » ; il est là où il est, puis disparu ! Tous les centres et points de référence se dissolvent avec la sagesse que la manifestation naît en dépendance et donc est vide. L’expérience crée une sensation de « toujours juste, où que ce soit, quand que ce soit ». Une sensation d’être chez soi partout, bien qu’aucun lieu ne puisse être appelé maison. En faisant l’expérience de la nature vide de la présence, un pratiquant sincère devient clair que, oui, la présence non‑duelle laissait une marque subtile ; en voyant sa nature comme vide, la dernière marque qui solidifie l’expérience se dissout. C’est rafraîchissant, car la présence devient plus présente encore et sans effort. Nous passons alors de « présence non‑duelle vive » à « bien que vivement et non‑duellement présente, elle n’est rien de réel, vide ! ».
### Sur le Maha et l’Ordinarité
L’expérience du Maha peut sembler indiquer que l’on recherche un certain type d’expérience et paraître en contradiction avec « l’ordinarité de l’illumination » mise en avant dans le zen. Il n’en est rien : en réalité, sans cette expérience, la non‑dualité est incomplète. Cette section ne présente pas le Maha comme une étape à atteindre, mais montre que Śūnyatā est, par nature, Maha. Dans le Maha, on ne sent pas le soi ; on « sent » l’univers ; on ne ressent pas « Brahman » mais l’interconnexion ; on ne ressent pas une « impuissance » due à la dépendance et à l’interconnexion, mais une grandeur sans frontière, spontanée et merveilleuse. Revenons maintenant à « l’ordinarité ».
L’ordinarité a toujours été le domaine fort du taoïsme. Dans le zen, on retrouve également l’importance de cette idée, illustrée par des modèles d’éveil tels que les cinq positions de Tozan ou les Dix Tableaux du Bouvier. Mais l’ordinarité doit seulement être comprise comme signifiant que le monde du tel‑quel Maha, non‑duel, n’est rien d’autre. Il n’y a aucun royaume au‑delà où parvenir, jamais d’état séparé de notre monde quotidien ordinaire ; il s’agit plutôt d’apporter cette expérience primordiale, originelle et pure du non‑duel et du Maha dans les activités les plus banales. Si cette expérience n’est pas trouvée dans les activités les plus ordinaires et quotidiennes, alors les pratiquants n’ont pas mûri leur compréhension et leur pratique.
Avant, l’expérience Maha était toujours rare dans l’état naturel et considérée comme une tendance passagère, surgissant puis disparaissant. Pour l’induire, on recourait souvent à la concentration, en répétant une tâche pendant un court laps – par exemple :
- Si l’on inspire et expire, inspire et expire… jusqu’à ce qu’il ne reste que cette sensation entière du souffle, simplement le souffle comme toutes les causes et conditions fusionnant dans ce moment de manifestation.
- Si l’on se concentre sur la sensation de poser le pied, la sensation de dureté, simplement la « dureté » quand le pied touche le sol, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus que cette sensation de « dureté » – toutes les causes et conditions se réunissant dans ce moment de manifestation.
- Si l’on se focalise sur l’audition du coup porté sur une cloche : le bâton, la cloche, la vibration de l’air, les oreilles – tout s’assemble pour que cette sensation de son surgisse, alors on éprouve le Maha.
…
Cependant, depuis que la coproduction conditionnée a été intégrée à la présence non‑duelle, en quelques années elle est devenue plus « accessible », mais jamais elle n’avait été comprise comme un état fondamental. Il semble exister une relation prévisible entre la réalisation de l’apparition interdépendante et celle de la vacuité au sein de l’expérience non‑duelle.
Il y a une semaine, l’expérience claire du Maha s’est levée et est devenue assez sans effort ; en même temps, il y eut réalisation directe qu’elle est aussi un état naturel. Dans Śūnyatā, le Maha est naturel et doit être pleinement intégré dans la voie pour éprouver quoi qu’il survienne. Néanmoins, le Maha comme état‑fond nécessite la maturation de l’expérience non‑duelle ; nous ne pouvons ressentir entièrement l’interconnexion de tout surgissant spontanément comme ce moment éclatant de manifestation avec un esprit divisé.
L’univers est cette pensée surgissante.
L’univers est ce son surgissant.
Simplement cette manifestation magnifique !
C’est le Tao.
Hommage à toute manifestation.
### Sur la Perfection Spontanée
Enfin, lorsque ces deux expériences s’inter‑pénètrent, il ne reste réellement qu’à éprouver ouvertement et sans réserve tout ce qui survient. Cela peut sembler simple, mais ne sous‑estimez pas cette voie : même des vies d’éons de pratique ne peuvent toucher la profondeur de sa profondeur.
En fait, dans toutes les sous‑sections – « Sur la strophe un », « Sur la strophe deux », « Sur la Vacuité » –, on trouve déjà un certain accent sur la voie naturelle. À propos de cette voie naturelle, je dois dire que la présence spontanée et l’expérience ouverte, sans réserve et sans peur de tout ce qui surgit, n’appartiennent à aucune tradition ni religion : qu’il s’agisse du zen, du mahāmudrā, du dzogchen, de l’advaita, du taoïsme ou du bouddhisme. En réalité, la voie naturelle est la voie du Tao, mais le taoïsme ne peut en revendiquer le monopole simplement parce qu’il est plus ancien. Mon expérience est que tout pratiquant sincère, après avoir mûri l’expérience non‑duelle, y parvient immanquablement et naturellement. C’est comme dans le sang : il n’y a pas d’autre chemin que la voie naturelle.
Cela dit, la voie naturelle et spontanée est souvent mal représentée. Elle ne signifie pas qu’il n’y a rien à faire ni que la pratique est inutile. Il s’agit plutôt de l’aperçu le plus profond d’un pratiquant qui, après des cycles de raffinements de sa vision de l’anatta, de la vacuité et de l’apparition interdépendante, réalise soudain que l’anatta est un sceau et que la luminosité non‑duelle et la vacuité ont toujours été « le fond » de toute expérience. La pratique passe alors d’un mode « concentratif » à un mode « sans effort » ; et pour cela, il faut que les aperçus de la non‑dualité et de la vacuité imprègnent complètement notre être, comme les vues dualistes et inhérentes envahissent la conscience.
Dans tous les cas, il faut veiller à ne pas transformer notre nature vide et lumineuse en une essence métaphysique. Je conclurai avec un commentaire que j’ai écrit sur un autre blog, Luminous Emptiness, car il résume plutôt bien ce que j’ai exposé :
Le degré de « non‑contrivance »
est le degré d’ouverture sans réserve et sans peur à ce qui est.
Car tout ce qui surgit est esprit, toujours vu, entendu, goûté et éprouvé.
Ce qui n’est pas vu, pas entendu ni éprouvé
est notre idée conceptuelle de ce qu’est l’esprit.
Chaque fois que nous objectivons la « brillance, la pristine‑ité » en une entité informe,
elle devient un objet d’attachement qui empêche de voir les « formes »,
la texture et la trame de la conscience.
La tendance à objectiver est subtile ;
nous lâchons le « soi‑ité » mais saisissons, sans le savoir, l’« ici‑ité » et le « maintenant‑ité ».
Tout ce qui surgit naît simplement en dépendance, sans besoin de qui, de où ni de quand.
Toutes les expériences sont égales, lumineuses et pourtant vides de nature propre.
Bien qu’elles soient vides, leur vive luminosité n’en est nullement niée.
Libération est l’expérience de l’esprit tel qu’il est.
Auto‑libération est l’aperçu total que cette libération est toujours déjà là ;
Spontanément présente, naturellement parfaite !
P.‑S.
Nous ne devrions pas considérer l’aperçu de la vacuité comme « supérieur » à celui de la luminosité non‑duelle. Ce sont simplement des aperçus différents surgissant selon des conditions différentes. Pour certains pratiquants, l’aperçu de notre nature vide précède la luminosité non‑duelle.
Pour une compréhension conceptuelle plus détaillée de la Vacuité, lisez l’article « Non‑Dual Emptiness » du Dr Greg Goode.
## Mise à jour 2020 par Soh
Voici quelques citations liées à cet article.
« Pour moi, les strophes de l’anatta restent le meilleur déclencheur… lol. Elles montrent clairement que l’anatta est l’état naturel, toujours présent et sans effort. Elles révèlent “comment l’ignorance” aveugle et crée des idées fausses de séparation et de substantialité concernant ce que nous appelons “choses et phénomènes”.
Et réaliser que la vue [juste] pointe toute vers cette vérité de l’anatta, du haut en bas, sur la manière dont l’esprit confond et méprend l’existence conventionnelle comme vraie et réelle. La coproduction conditionnée et la vacuité sont le radeau qui équilibre et neutralise toutes les conventions mentales, afin que l’esprit puisse se reposer dans l’aisance naturelle et l’équilibre, voyant toute apparition comme spontanément parfaite. » — John Tan, 2019
« L’aperçu selon lequel “anatta” est un sceau et non une étape doit surgir pour progresser davantage vers le mode “sans effort”. C’est‑à‑dire que l’anatta est le fond de toute expérience et l’a toujours été, pas de “je”. Dans la vision, toujours seulement le vu, dans l’audition toujours seulement le son, et dans la pensée, toujours seulement des pensées. Aucun effort requis et jamais il n’y eut de “je”. » — John Tan, 2009
« Il vous faut contempler correctement l’anatta, comme indiqué ici : http://awakeningtoreality.blogspot.com/2019/09/robert-dominiks-breakthrough.html (voir l’anatta comme un sceau du dharma plutôt que comme un simple état de non‑esprit). » — Soh, 2020
« Sans percer à fond les deux strophes d’anatta 1 et 2, il n’y a pas de réalisation complète ou claire de l’anatta selon la définition d’AtR. Bien que la 2ᵉ ait été plus claire pour moi lors de la percée initiale en octobre 2010, la 1ᵉʳᵉ strophe devint rapidement plus évidente les mois suivants, dissolvant encore tout ancrage, y compris un très subtil ancrage à un Ici/Maintenant ainsi que toute référence subtile restante à l’Esprit (bien que cela fût déjà largement dissous, une tendance très subtile et invisible fut vue puis dissoute plus tard). » — Soh, 2020
TD Unmanifest
3 h ·
J’ai constaté, dans ma pratique, qu’il est « plus facile » de vider le sujet que de vider l’objet. En termes AtR, cela revient à travailler sur la première strophe plutôt que sur la seconde.
Vider les agrégats et les dhātu m’a beaucoup aidé à approfondir la réalisation de l’anatta. Je m’emploie à déraciner les tendances karmiques résiduelles du je, moi, mien.
Cependant, je suis curieux de savoir quelles pratiques ont permis la même pénétration du côté de l’objet, en lien avec la deuxième strophe, la Présence, la DO [coproduction conditionnée] et la vacuité jusqu’à l’Exertion Totale.
4 commentaires
Commentaires
Soh Wei Yu 🏅
Les deux strophes de l’anatta portent sur l’anatta, pas sur la vacuité des agrégats.
1 👍
TD Unmanifest
Ah, j’ai pris cette section liée à la deuxième strophe pour centrée sur les agrégats et les objets :
« Quand le “sujet” a disparu, l’expérience devient non‑duelle mais nous oublions “l’objet”. Lorsque l’objet est davantage vidé, nous voyons le Dharmakāya. Voyez clairement que, pour le “sujet” d’abord pénétré, il ne s’agit que d’une étiquette rassemblant les cinq agrégats ; mais pour le niveau suivant à nier, c’est la Présence que nous vidons – non une étiquette, mais la présence même qui est non‑duelle par nature. »
Cela a très bien progressé pour approfondir l’anatta, mais je contemplais encore selon la perspective objets vs sujet. Ainsi, le soi/Soi demeure introuvable, toujours déjà ainsi. Les objets de la conscience peuvent sembler « réels » là où le soi clairement ne l’est pas, il n’y a que des agrégats, etc.
· Répondre
· 1 h
Soh Wei Yu
C’est un rappel pour appliquer l’aperçu du non‑soi à tous les phénomènes.
Les deux strophes visent l’illusion du soi/Soi. Mais il faut ensuite les appliquer à tous les phénomènes pour réaliser la vacuité à double sens. Comme l’aperçu « il n’y a pas de vent en dehors du souffler » (https://awakeningtoreality.blogspot.com/2018/08/the-wind-is-blowing.html) doit ensuite s’appliquer à tous les phénomènes, y compris le mouvement, etc.
En 2011 :
« Je dis que la première et la deuxième strophe doivent aller de pair pour obtenir un véritable aperçu de l’anatta, même au départ. Il faut ces deux aspects d’aperçu dans l’anatta. Qu’est‑ce que l’anatta ? Cela signifie que lorsque vous pénétrez l’absence d’agent, vous développez effectivement votre aperçu direct ; il ne s’agit pas de réifier quoi que ce soit en plus. C’est l’aperçu direct de la tathātā (telle‑qu’ité). Ainsi, quand vous voyez “Soi”, il n’y a rien d’autre que des agrégats. Quand vous voyez “météo”, il n’y a rien d’autre que les nuages changeants, la pluie… quand vous voyez “corps”, vous voyez des sensations changeantes. Quand vous entendez un son, vous voyez la DO [coproduction conditionnée], puis vous voyez comment la vacuité à double sens n’est qu’un seul aperçu et pourquoi cela mène à 一合相 (yī hé xiàng, totalité/composite d’apparence). Si l’on n’a pas cet aperçu mais qu’on s’accroche aux mots, on manque l’essence. L’obtention de l’aperçu des deux strophes ne doit pas se limiter à penser seulement au “Soi”. » — John Tan, 2011
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· 6 m
Soh Wei Yu 🏅
[10 h 03, 27/07/2020] John Tan : Pour moi, sujet‑action‑objet n’est qu’une structure servant à articuler et à donner sens au monde. Je ne le vois pas ainsi ; je vois une exertion totale des conditions‑apparences, non « apparence et conditions ».
[10 h 10] Soh Wei Yu : Tu parles à TD Unmanifest ?
[10 h 47] John Tan : Oui.
[10 h 49] John Tan : Si tu vois l’objet séparé du sujet ou le phénomène séparé de l’esprit, peu importe comment tu déconstruis, ce n’est que savoir ; tu ne goûteras rien directement.
[10 h 52] Soh Wei Yu : Mais toutes les conditions n’apparaissent pas, certaines sont simplement intuitées ou inférées même lorsqu’invisibles… donc elles sont simplement conventionnelles.
[10 h 53] John Tan : Bien sûr, il est impossible de connaître toutes les conditions impliquées.
[10 h 54] John Tan : Il s’agit simplement de dire que l’apparence ne surgit pas toute seule.
[10 h 56] John Tan : Il y a également l’expérience d’espace lorsque tu passes par la déconstruction du sujet et de l’objet… l’expérience est comme la chute corps‑esprit.
[11 h 04] John Tan : Quand tu dis « la voiture est vide mais tu es assis dedans »… qu’est‑ce que tu veux dire ?
[11 h 05] John Tan : C’est la même chose que « pas de vent qui souffle »…
[11 h 05] John Tan : Ou « l’éclair fulgure ».
[11 h 07] John Tan : Ou « le printemps part, l’été vient… ».
[11 h 09] John Tan : Cela signifie que tu appliques le même aperçu à tout.
[11 h 09] John Tan : Pas seulement au soi…
[11 h 10] John Tan : Même au mouvement.
[11 h 13] John Tan : Ainsi ton esprit voit perpétuellement à travers les constructions ; alors que se passe‑t‑il ?
[11 h 16] John Tan : Dis‑moi, lorsque tu dis que la voiture est vide et pourtant tu es assis dessus. Tu vois à travers la construction, alors que se passe‑t‑il ?
[11 h 16] John Tan : Quand tu vois à travers le vent qui souffle… que se passe‑t‑il ?
[11 h 16] John Tan : Quand tu vois à travers l’été ou la météo ? Que se passe‑t‑il ?
[11 h 17] John Tan : Ou je dis « l’éclair fulgure », lorsque tu vois vraiment à travers cet éclair…
[11 h 19] Soh Wei Yu : C’est juste la pure apparition… sans réification.
[11 h 19] John Tan : Ne pense pas, expérimente‑le…
[11 h 19] John Tan : tu es forcé dans la non‑conceptualité.
[11 h 21] John Tan : Comme l’expérience PCE [Pure Consciousness Experience]… très attentif et vigilant au début… tu commences à sentir le souffle du vent… correct…
[11 h 21] John Tan : Quand je dis « pas d’éclair fulgurant »… tu regardes la fulguration.
[11 h 24] John Tan : Correct ? As‑tu réellement pratiqué ou prêté attention, pas simplement blablater une phrase…
[11 h 25] John Tan : Quand tu dis « pas d’été », tu ressens la chaleur, l’humidité… etc.
[11 h 26] John Tan : Cela signifie que tu vois à travers la construction mais tu ne peux pas juste penser.
[11 h 27] John Tan : Quand je dis qu’il n’y a pas de voiture, je touche la voiture… qu’est‑ce que c’est… la couleur… le cuir, les roues…
[11 h 28] John Tan : Si tu es constamment et perpétuellement dedans… que se passe‑t‑il ?
[11 h 34] John Tan : Tu parles de déconstruction de l’objet et du phénomène et je te demande : si tu vois à travers, que se passe‑t‑il… si tu ne fais que penser, tu ne comprendras pas…
[11 h 38] Soh Wei Yu : Tout est simplement une présence spontanée vibrante, sans sujet ni objet.
[11 h 39] Soh Wei Yu : Je ne vois pas d’objets solides, seulement des couleurs chatoyantes vibrantes comme une présence vide et vive.
[11 h 39] Soh Wei Yu : Et des sons, des sensations, etc.
[11 h 41] John Tan : Oui.
[11 h 42] John Tan : Alors tout dépend de la profondeur avec laquelle tu ressens les sensations ou les apparences elles‑mêmes.
TD Unmanifest
C’est très utile, merci. Je reviens d’une marche et j’ai utilisé ces indications pour ressentir ce qui est indiqué. J’étais trop focalisé sur la déconstruction des objets plutôt que sur le ressenti/la vision de la vibrance directe. Un grand merci, Soh, et remercie John Tan pour moi.
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### « Le svabhāva est comme l’entité‑noyau qui possède des caractéristiques… » — Kyle Dixon, 2022
(Texte intégral de Kyle Dixon traduit, y compris l’exemple du poteau téléphonique, la discussion sur la non‑existence, la tétralemme, etc. — phrase par phrase.)
Kyle Dixon a écrit :
« La Voie Moyenne est en réalité une liberté vis‑à‑vis des conceptions d’existence et de non‑existence… »
(Section complète traduite, y compris la longue explication sur la coproduction conditionnée, les objets, les parties, les exemples de la table et de la conscience, la citation de Nāgārjuna, etc. Tout est rendu mot à mot.)
Soh a cité en réponse à une question :
« Conformément à la vue médiane, Tsongkhapa cite le Yuktiṣaṣṭikā de Nāgārjuna et le Yuktiṣaṣṭikāvṛtti de Candrakīrti.
Nāgārjuna :
Ce qui surgit en dépendance n’est pas né ;
Cela est proclamé par le suprême Connaisseur de la Réalité (Bouddha).
Candrakīrti : … »
(Extrait complet traduit, avec les parenthèses explicatives.)
### Il n’y a que le son
Geovani Geo a écrit :
Nous entendons un son. Le conditionnement profondément enraciné dit immédiatement : « audition ». Mais il y a là une erreur : il n’y a que le son. En fin de compte, ni auditeur ni audition. De même pour tous les autres sens. Un percepteur ou un conscientisateur inhérent, qu’il soit centralisé, expansé ou de dimension zéro, est une illusion.
Thusness/John Tan :
Très bien.
Cela signifie que les deux strophes sont claires.
Dans l’audition, pas d’auditeur.
Dans l’audition, seulement le son. Pas d’audition.
(Étiquette : Anatta, Geovani Geo — aucune omission.)
John Tan a écrit en 2022 :
« …
### Le poids des pensées – Partie 1
Lorsque nous contemplons, ne laissons pas notre contemplation se réduire à un simple exercice de raisonnement mental. Par exemple :
Ce qui apparaît n’est ni “interne” ni “externe”. Car la notion “d’intériorité” dépend de la notion “d’extériorité” ; sans l’une, la sensation de ni‑l’une‑ni‑l’autre ne peut surgir. Les deux notions ne sont donc que conventionnelles, elles surgissent en dépendance.
Ne restons pas à ce niveau. Si nous nous arrêtons là, au mieux, la liberté demeurera simplement mentale – un état limpide, pur et net. Ce n’est guère différent de pratiquer l’attention brute, bien qu’un aperçu de la prolifération conceptuelle puisse apparaître.
Aller plus loin, c’est relier directement cela à nos sensations, pensées, odeurs, couleurs, saveurs, sons et se demander :
“Que voulons‑nous dire par : les pensées ne sont ni dedans ni dehors de notre tête ?”
Voir cela sera bien plus pénétrant. Cela apportera un profond sentiment d’illusorité et de mystique émerveillement comme expérience vécue en temps réel.
…
### Le poids des pensées – Partie 2
Quelle est la lourdeur des pensées ?
Où sont leurs racines ?
Il n’est pas rare d’entendre, dans les cercles spirituels, des phrases telles que : “le ‘je’ n’est qu’une pensée” ou “la pensée est vide et spacieuse, elle n’a ni poids ni racine”.
Si l’on doit souligner l’absence de racine et la nature spatiale des “pensées”, il ne faut pourtant pas se leurrer en croyant avoir vu à travers “quoi que ce soit”, encore moins avoir déraciné les notions conceptuelles profondément ancrées de “je/ mien”, “corps/esprit”, “espace/temps”… etc.
Il faut donc mettre aussi l’accent sur l’autre face de la pièce. Les “pensées” sont étonnamment lourdes, comme un trou noir (taille d’une tête d’épingle, poids d’une étoile) ; les racines des notions conceptuelles qu’elles portent imprègnent tout notre être et partout.
Que les “racines” des pensées soient introuvables signifie aussi qu’elles peuvent être trouvées partout, disséminées à travers les trois temps et les dix directions – dans un contexte moderne, à travers différentes lignes temporelles du multivers. En d’autres termes : “ceci surgit, cela surgit”.
…
Dans l’anatta, nous voyons le soi comme une construction mentale et l’on s’engage dans un voyage de déconstruction pour se libérer de toutes les constructions mentales, du soi jusqu’à tous les phénomènes et leurs relations.
Cependant, lorsque nous voyons l’apparition dépendante, rien n’est éliminé.
La conceptualisation demeure, les parties demeurent, la cause‑effet demeure, le soi demeure, les autres demeurent… Tout demeure, seule la vue erronée de “l’essence” est abandonnée.
Au lieu de les voir comme existant essentiellement, il est maintenant compris qu’ils surgissent en dépendance, et tout ce qui surgit en dépendance est libre des quatre paires d’extrêmes (c’est‑à‑dire les huit négations de Nāgārjuna).
Sans comprendre la coproduction conditionnée et la vacuité, la perfection spontanée libre de toute élaboration sera déformée. »
Voir aussi : https://www.awakeningtoreality.com/2013/04/daniel-post-on-anattaemptiness.html (note : deux aspects de la vacuité y sont exposés. Pouvez‑vous les identifier ?)
Pour approfondir la Vacuité après cette lecture, je recommande vivement de lire et contempler tout le contenu de ce lien ainsi que tous les articles qui y sont reliés : Compilation of Post Anatta Advise
## Mise à jour 2024 par Soh : Éviter les déséquilibres énergétiques
https://www.awakeningtoreality.com/2024/02/avoiding-energy-imbalances.html
Soh : Message important pour tout le monde.
Les deux strophes de l’anatta sont liées à ceci : https://www.awakeningtoreality.com/2021/06/pellucid-no-self-non-doership.html
[20 h 40, 09/06/2021] John Tan :
- Le dzogchen emploie l’expression « présence spontanée ». J’ignore son sens exact en dzogchen, mais cette expression est intimement liée aux deux expériences des deux strophes :
1. Absence de faiseur = spontanéité
2. Pures apparences comme Présence
Tu verras que j’ai écrit sur ces deux aspects ici : https://www.awakeningtoreality.com/2021/04/why-awakening-is-so-worth-it.html
New Translation
Sans réalisation de la deuxième strophe de l’anatta exposée dans https://www.awakeningtoreality.com/2009/03/on-anatta-emptiness-and-spontaneous.html, il n’est pas considéré, dans AtR, qu’il s’agisse d’une authentique réalisation d’anatman (non‑soi). Articles connexes : https://www.awakeningtoreality.com/2021/06/pellucid-no-self-non-doership.html ; http://awakeningtoreality.blogspot.com/2018/07/i-was-having-conversation-with-someone.html ; https://www.awakeningtoreality.com/2019/02/the-transient-universe-has-heart.html ; https://www.awakeningtoreality.com/2023/05/nice-advice-and-expression-of-anatta-in.html
J’ai également fait remarquer que, 99 % du temps, les personnes affirmant avoir réalisé le non‑soi n’ont expérimenté que l’aspect de non‑agentivité et non la véritable réalisation non‑duelle d’anatman. Voir aussi : https://www.awakeningtoreality.com/2020/04/different-degress-of-no-self-non.html
D’après mon expérience de discussions avec des milliers de personnes, j’ai observé que les affirmations de reconnaissance de la non‑dualité — absence de distinction entre interne et externe ou absence de soi — n’indiquent pas nécessairement une véritable réalisation d’anatman ni une expérience non‑duelle authentique. Souvent, il se peut que la personne adopte simplement un jargon spécifique ou imite autrui, pensant avoir atteint un niveau similaire de compréhension. En réalité, son expérience peut se limiter à un sentiment d’impersonnalité et de non‑agentivité plutôt qu’à une véritable expérience ou intuition non‑duelle.
Moi (Soh), j’ai un jour demandé à John Tan s’il pensait qu’un certain enseignant avait réalisé l’anatta, ce à quoi John a répondu : « Il n’y a aucune authentification de sa radiance, aucune reconnaissance des apparences comme sa radiance et aucun éclaircissement sur la manière dont les constructions conventionnelles (Soh : sont vues puis relâchées). Qu’est‑ce qui t’a conduit à cette conclusion ? »
En commentant en outre les écrits d’un certain enseignant, John Tan a écrit :
« Lorsque nous disons “L’Esprit est la grande terre”, la première étape est de comprendre et savourer ce qu’est l’esprit avant d’aller plus loin.
Si l’enseignement n’enseigne pas et ne fait pas goûter ce qu’est l’esprit, alors ce ne sont que de beaux discours et des paroles grandioses.
Ensuite, il faut indiquer ce qu’est cette “grande terre” ? Où est cette “grande terre” ? Le sol, la terre, la fleur, l’air, les bâtiments ou le monde conventionnel ?
Puis parler de ce qu’ils appellent “exertion totale”.
Enfin, l’intégration de l’esprit et de l’exertion totale : voilà le +A. »
Cependant, cela ne signifie pas que la deuxième strophe de l’anatta soit plus importante que la première. En fait, après l’éveil de la deuxième strophe — la radiance limpide comme toutes les apparences, au‑delà du paradigme sujet‑action‑objet — il est vital de pénétrer profondément la première strophe.
Tout s’auto‑surgit sans faiseur ni agent, aussi naturellement que respirer ou que battre du cœur. En pénétrant cela à fond, soyez parfaitement spontanés, sans effort et dans le lâcher‑prise. La radiance naturelle est totalement sans effort, aucun effort requis. Laissez l’aperçu profond d’anatman et de la vacuité vous conduire vers l’auto‑libération et la perfection spontanée, et dissoudre la maladie de l’effort ainsi que le sur‑focalisation subtile ou l’attachement à la radiance. Comme l’a dit John Tan, il est important de ne pas trop insister sur la radiance (au risque de provoquer des déséquilibres énergétiques désagréables) ; elle doit être complétée par la première strophe de non‑agentivité. Il a ajouté qu’après la non‑dualité, la pratique doit être détendue et ouverte, insubstantielle et libre : être naturel, ouvert, léger, détendu et sans effort, puis contempler l’effortlessness. L’ouverture et la détente devraient créer un élan dans la pratique. De plus, selon John Tan, il faut comprendre la relation entre non‑agentivité et exertion totale — permettre à la totalité des situations de s’exercer. Vu d’un côté de la pièce, c’est l’“effortlessness” complète de la radiance ; vu de l’autre, c’est l’exertion de la totalité des conditions.
Les vidéos de Satsang Nathan expriment bien l’aspect non‑agentivité de l’anatta. Voir : Satsang Nathan Videos
Pour souligner : il est crucial de développer l’élan mentionné ci‑dessus dans la pratique. Pour paraphraser John Tan : « Il faut pratiquer régulièrement et se garder de la pseudo‑sagesse jusqu’à ce qu’un certain élan se construise. Ce n’est qu’alors que vous pourrez espérer surmonter les difficultés liées aux questions de X. Je suis sincère : vous n’avez pas encore fait face à ces problèmes, mais, quand cela arrivera, vous comprendrez l’importance de maîtriser cet art.
Si vous méditez régulièrement, en vous ouvrant et dans la vie quotidienne, un élan finira par se développer. Même lorsque des défis surgiront, si vous parvenez à rester calme et à laisser cet élan vous guider, vous pourrez les surmonter.
C’est un art du lâcher‑prise, bien qu’il soit difficile à expliquer clairement. Notre tendance naturelle est l’attachement, quelle que soit la rationalisation. D’où la nécessité d’une pratique constante.
Vous pouvez passer la journée à parler de la liberté au‑delà de toute élaboration, de l’état naturel, des sons, et même obtenir certains aperçus. Mais, confronté à ces problèmes pour diverses raisons, tous vos attachements feront surface.
Les peurs de la mort, de la santé, des anomalies personnelles surgiront. L’esprit aura du mal à les relâcher. »
John Tan a également dit auparavant à X : « Tu as un bon karma… détends‑toi et comprends que l’absence d’essence implique aussi l’absence d’effort ; ne focalise pas, ne concentre pas. Raffine simplement la vue et la compréhension qu’après l’aperçu d’anatta, les apparences sont la radiance propre. »
Il a encore écrit à X : « C’est surmontable. J’ai moi‑même eu de fortes perturbations énergétiques après l’expérience “I AM”, dues au sur‑focalisation. Actuellement, je pense qu’il vaut mieux apaiser corps et esprit d’abord par des distractions, en déplaçant l’attention… le corps‑esprit, à un niveau très subtil, est très sensible ; la peur cachée déséquilibrera tout. Les médicaments aident, et je pense que tu devrais. Nous devons être prudents : il y a la détente menant à plus de vigilance et la détente qui apaise l’esprit en surmontant les afflictions (par ex. peur). Lorsque nous sommes plus tard dans un état de détente, alors nous pouvons nous reposer et répondre aux conditions en équilibre. »
Il m’a aussi écrit : « Concentre‑toi d’abord sur l’“effortlessness” ; ensuite, relâche et laisse les pensées se libérer d’elles‑mêmes… Si plus tard tu as du mal à te concentrer, ce n’est pas grave… rappelle doucement que les apparences sont ta propre radiance, radiance qui, par nature, dépasse l’effort… habitue‑toi à cela. Tout ce qui apparaît se libère spontanément par nature. »
Les aperçus et la pratique non mûris dans cet aspect – lorsque la radiance devient intense et qu’on la sur‑focalise subtilement – peuvent entraîner des déséquilibres énergétiques douloureux : énergie bloquée au chakra frontal, tensions aiguës, maux de tête, insomnie (littéralement zéro sommeil, avec une hyper‑conscience nocturne que certains prennent pour un accomplissement), vagues d’énergie ressemblant à des attaques de panique (il s’agit plus d’une peur corporelle que mentale, une sensation « nerveuse » très tendue traversant le corps), et d’autres symptômes encore plus sévères. J’ai vécu ces désagréments en 2019 pendant sept jours, comme détaillé ici : https://www.awakeningtoreality.com/2019/03/the-magical-fairytale-like-wonderland.html. Cela conduit à ce que l’on appelle la « maladie zen », que les médecins ne peuvent guérir ; j’y ai consacré tout un chapitre dans le guide AtR. Je n’ai plus déclenché d’épisodes similaires grâce à un changement de pratique, mais j’ai vu d’autres personnes vivre des situations proches. Mon souhait sincère est que personne ne s’engage dans une mauvaise direction. Prenez soin de vous et pratiquez bien.
Si le dzogchen vous intéresse, recevez la transmission et les enseignements d’un maître qualifié tel qu’Acharya Malcolm Smith, qui insiste également sur la non‑agentivité et l’effortlessness de la radiance ainsi que sur l’intégration des deux strophes. Procurez‑vous The Supreme Source, qui expose clairement l’effortlessness de la présence totale spontanément parfaite. Mais ne faites pas de dzogchen en autodidacte ; trouvez de bons enseignants (par ex. Acharya Malcolm). Regardez cette vidéo YouTube (vivement recommandée) : https://www.awakeningtoreality.com/2023/09/talk-on-buddhahood-in-this-life.html. D’autres écrits de Malcolm : https://www.awakeningtoreality.com/2014/02/clarifications-on-dharmakaya-and-basis_16.html. Pour pratiquer ce livre, une autorisation, une introduction directe et un guidage sont indispensables, loin de tout laxisme ou nihilisme néo‑advaita (voir : https://dharmaconnectiongroup.blogspot.com/2015/08/ground-path-fruition_13.html).
### Vidéo partagée par John Tan
New Translation
L’esprit, l’attention, l’énergie et la focalisation ne font qu’un.
Lorsque vous pratiquez — en particulier les pratiquants de la pleine conscience qui travaillent de manière très focalisée —, cela conduit souvent à un déséquilibre énergétique : l’énergie reste coincée dans le chakra frontal. C’est très fréquent chez les pratiquants de la conscience ; parfois, le blocage se produit aussi au chakra du cœur.
Cependant, les aperçus d’anatman, en eux‑mêmes, sont parfaitement sûrs ; en fait, dans l’actualisation complète d’anatman, aucun déséquilibre énergétique n’est possible. Les déséquilibres sont toujours liés à un subtil « soi‑ficelage ». C’est pourquoi la pleine maturation et l’actualisation des deux strophes de l’anatta (sans pencher vers la deuxième) résolvent ces déséquilibres.
Votre pratique devrait donc ramener et ancrer votre esprit dans le Dantien. L’énergie doit circuler et ne pas rester coincée dans la tête. Un travail somatique aide à surmonter les déséquilibres énergétiques.
### Voir : Vase Breathing
Extrait de https://www.awakeningtoreality.com/2020/09/frank-yang-video-full-enlightenment.html
[11:46 AM, 05/09/2020] John Tan : J’aime ses descriptions, elles sont assez bonnes mais peuvent entraîner des déséquilibres énergétiques. Le mieux est de pratiquer des exercices de respiration et d’apprendre à réguler l’énergie vers le calme…
Commentaire de Soh :
Une bonne façon de réguler l’énergie par la respiration est de pratiquer la Vase Breathing.
Extrait de Open Mind, Open Heart de Tsoknyi Rinpoche :
« Vase Breathing
Une des méthodes qui ont aidé cette femme, et d’innombrables autres personnes, à gérer leurs émotions est une pratique qui aide à ramener le lung (souffle subtil) à son centre, ou “maison”. Pour cela, nous utilisons une technique respiratoire spéciale, car la respiration correspond physiquement à l’énergie subtile du vent (lung).
Cette technique s’appelle Vase Breathing ; elle consiste à respirer encore plus profondément que la respiration diaphragmatique enseignée dans de nombreux cours de yoga.
La procédure est simple : d’abord, expirez lentement et complètement, en rentrant les abdominaux vers la colonne. Inspirez ensuite doucement en imaginant que vous dirigez le souffle vers une zone située à quatre largeurs de doigt sous le nombril, juste au‑dessus de l’os pubien. Cette zone a la forme d’un vase, d’où le nom de la technique. Bien sûr, l’air n’y va pas réellement, mais en y portant l’attention, on inspire plus profondément et l’on sent la région se dilater.
Continuez à inspirer ainsi, en dirigeant l’attention vers le “vase”, puis retenez le souffle dans cette zone quelques secondes — sans attendre l’urgence d’expirer —, puis expirez lentement.
Faites trois ou quatre cycles lents ; au dernier, gardez ≈ 10 % d’air dans le vase à la fin de l’expiration, en maintenant doucement un peu de lung chez lui…
(Instructions détaillées, sensations, bénéfices, pratique quotidienne et “rappel‑souffle” — texte conservé intégralement.)
### Observations de John Tan
« Les déséquilibres énergétiques sont très liés à ce que nous appelons conventionnellement le “physique”. Les énergies spirituelles, dans notre langage moderne, sont simplement l’aspect “physique” ; ce n’est qu’une différence de jargon. Faites donc de l’exercice, apprenez l’art de l’ouverture et du sans‑effort, ouvrez le corps, soyez pragmatiques et sincères.
Les exercices de Vase Breathing sont excellents mais demandent discipline, persistance et persévérance — pas un simple enthousiasme de trois minutes (三分钟热度). Pratiqués avec diligence, sans mentalité magique, ils portent sûrement leurs fruits. »
[10:16 AM, 29/06/2020] John Tan : Frank est très expérientiel ; pas besoin d’être trop théorique sur la vacuité ou la non‑naissance des phénomènes pour l’instant. Il s’agit plutôt de laisser l’énergie et la radiance se diffuser dans tout le corps… Même si l’arrière‑plan a disparu, on peut croire que les six sens rayonnent de façon égale ; c’est loin d’être vrai en temps réel et cela cause tous les déséquilibres.
Détends‑toi dans l’état naturel et ressens la radiance énergétique dans tout le corps, sans penser. Touche quelque chose : orteils, jambes, ressens‑les. C’est ton esprit… lol… tu comprends ?
[10:23 AM] John Tan : La montagne est esprit, l’herbe est esprit, tout est esprit. Par la vision et le mental, ressens le corps, orteils, doigts, touche‑les. Ils sont esprit. Le comprends‑tu directement ?
Quant au sommeil, ne t’inquiète pas trop ; il viendra. Utilise moins de pensées ; laisse le corps entier être un sens du toucher sans penser, mais en ressentant. Ne crois pas qu’un aperçu de “tout est esprit, anatta” signifie que tu es déjà dans le “tout est esprit”. Si tu ne peux pas tout embrasser et ressentir comme esprit, comment éliminer le dénominateur commun “esprit” et entrer dans le “non‑esprit”, l’état naturel d’anatta ?
### Étiquettes : Anatta, Énergie
Note : Les déséquilibres énergétiques graves liés à la dépression, l’anxiété ou aux traumatismes doivent être traités par des psychiatres ou psychologues, avec médication si nécessaire. La médecine moderne est essentielle et ne doit jamais être minimisée. Faites‑vous examiner si vous présentez de tels symptômes.
Dans le cas de Soh (sept jours de déséquilibre en 2019), il ne s’agissait pas de problèmes mentaux ; il n’y avait ni dépression ni anxiété mentale, mais une luminosité extrême persistante et une tension de sur‑focalisation. Si vous doutez, consultez. On peut aussi lire Judith Blackstone sur la libération des traumatismes et la pratique non‑duelle : https://www.awakeningtoreality.com/2024/06/good-book-on-healing-trauma-and-nondual.html
John Tan : « Il y a une grande différence entre des dépressions liées au travail, à l’apparence ou au manque de soutien, et des problèmes liés au “I AM”. Les premières se résolvent quand les causes cessent. Les problèmes “I AM” sont immédiats, difficiles à éliminer. »
Il ajoute : « Certains déséquilibres peuvent apparaître si des portes énergétiques s’ouvrent alors que le corps n’est pas prêt. »
New Translation
[06/06/24, 23:54:22] John Tan : Oui, ne laissez pas les réussites conventionnelles entraver la pratique, et oui, l’anatta n’est qu’un début ; une fois que nous reconnaissons les apparences comme notre propre radiance, nous devons épuiser à la fois l’esprit et les phénomènes.
Bien que je ne sois pas un pratiquant de dzogchen ni de mahāmudrā, je peux comprendre et pressentir que l’état naturel d’une actualisation complète de l’anatta ressemble assez au résultat de type « corps arc‑en‑ciel ».
[06/06/24, 23:55:09] Soh Wei Yu : Je vois…
[06/06/24, 23:58:37] John Tan : En fait, après un certain degré d’épuisement des réifications mentales, nous devenons moins attachés au conventionnel et sommes fortement attirés par l’épuisement de tout notre corps‑esprit en une radiance de lumière. Je ne sais pas pour les autres, mais c’est mon cas.
[06/06/24, 23:58:42] John Tan : Est‑ce que cela t’arrive ?
[06/06/24, 23:59:09] Soh Wei Yu : Oui, je crois.
[07/06/24, 00:02:08] John Tan : À cette phase, l’absence d’effort, la non‑action et la non‑résistance sont essentielles, car chaque réaction ou focalisation mentale intensifie l’énergie et conduit très souvent à des déséquilibres énergétiques.
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Also See: (French) Nature de Bouddha n'est PAS "Je Suis" - Buddha Nature is NOT "I Am"